
Les Alpes de la Méditerranéenne Patrimoine de l’UNESCO
Depuis près d’une décennie, Italie, France et Principauté de Monaco collaborent à des projets communs dans les Alpes du Sud, une collaboration qui a donné vie à la région des Alpes méditerranéennes. Le 30 janvier, le dossier de candidature des Alpes de la Méditerranéenne au patrimoine mondial de l’Unesco a été remis au siège mondial de l’UNESCO à Paris.
Il s’agit d’un très grand site, avec une superficie totale de 268.500 hectares, 60% de terres mais avec une grande partie concernée par la mer (40%). Les principaux territoires intéressés sont le parc des Alpes Maritimes en Italie et le Mercantour en France, mais le site comprend aussi des parties importantes des hautes vallées de la vallée Stura et de la vallée Tanaro, l’arrière-pays de la Ligurie occidentale, la vallée de la Roya et la Côte d’Azur, en plus de la vaste étendue de mer entre Nice et Ventimiglia.
Mais quelles sont les caractéristiques uniques de ce territoire qu’elles motivent la candidature au patrimoine mondial de l’Unesco?
Ce merveilleux territoire, il n’y a pas besoin de le dire, relie le glacier le plus au sud des Alpes avec la mer en moins de 50 km, non seulement cela, mais ce sont les abysses les plus profonds de la Méditerranée occidentale. Nous partons alors des 3.297m du massif d’Argentera pour arriver, idéalement, aux -2500m du fond de la mer en face du territoire monégasque: environ 6000m de dénivelé!
Ces caractéristiques géomorphologiques et ses particularités géologiques font des Alpes de la Méditerranée un des témoignages les plus importants illustrant l’évolution de la terre selon le modèle de la « tectonique des plaques »: la formation des montagnes alpines et l’ouverture suivante du bassin océanique de la Méditerranée. Une histoire géologique remontant à 400 millions d’années, sculptée dans ce territoire unique.
Il est difficile de décrire ce territoire de manière synthétique. C’est l’un des endroits les plus sauvages que je connais. Il m’est arrivé de marcher pendant des heures sans rencontrer personne. Vous pouvez traverser des paysages très différents : des zones rocheuses durs et inaccessibles, des pâturages riches où les moutons partagent l’herbe avec les bouquetins et les chamois, des forêts de mélèzes au nord qui ensuite cèdent la place aux pins quand la mer commence à influencer le climat avec sa douceur. En seulement 50 km chevauchent 7 bandes thermo-climatiques, du climat alpin tempéré à celui méditerranéen de la côte, pouvez-vous imaginer quelle richesse des espèces?
Et 50 km n’est peut-être pas une distance que vous pouvez facilement compléter en randonnée? Des sentiers difficiles autour des montagnes les plus dures des Alpes maritimes jusqu’à celle avec «vue sur la mer» des Alpes ligures …
La dernière fois que je me trouvais dans le parc des Alpes Maritimes, le parc jumeau du Mercantour en France, il y a quelques semaines, bien sure avec des skis, j’ai vu beaucoup de chamois et une belle couple d’aigles. Mais savez-vous quel est mon rêve? Rencontre le loup. Même le voir de loin, l’idée me fascine beaucoup. Pouvez-vous imaginer la scène? Marcher tranquillement, peut-être un peu fatigué car on randonne depuis quelques jours et nous faisons face à une montée ver le col, au-delà du dernière morceau raid, vous tirez un soupir, satisfait, vous levez les yeux et ils sont là dans la clairière entre les rochers…
Eh bien, ce n’est pas un rêve impossible, maintenant il y a beaucoup d’observations dans les deux parcs et les divers projets de protection font en sorte que le loup soit maintenant une réalité consolidée. Ce n’est pas par hasard qu’à Entracque et de l’autre côté du versant à Saint Martin Vésubie, il y a deux centres de visite très intéressants dédiés au loup. Vous pouvez aussi voir quelques loups qui sont temporairement logés dans les parcs et qui attendent d’être libérés. Mais les voir libres dans la nature j’imagine que c’est carrément autre chose!
Si toutes les évaluations des experts aboutissaient à une approbation du dossier, les Alpes de la Méditerranéenne seraient ajoutées aux 53 sites italiens – nombre record dans le monde – qui font déjà partie du patrimoine mondial UNESCO. En Ligurie ce serait le quatrième site reconnu par l’UNESCO après les 5 Terres et Portovenere, les routes des Rolli de Gênes et le parc du Beigua qui rentre dans le réseau Géoparc mondial
Eh bien, nous le souhaitons et nous soutenons la candidature!
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